EXPOSITION PERSONNELLE « VIBRATION PLURIELLE » – MOULIN DE LA FILATURE – LE BLANC – Indre – France

• 16 septembre au 22 octobre 2023
• Vernissage le 15 septembre à 18h30

L’exposition personnelle de Florence Lemiegre, artiste invitée du Moulin de la filature du Blanc, nous offre un florilège d’une soixantaine de sculptures en céramique et de photographies du 16 septembre au 22 octobre.

Sous ce titre « Vibration Plurielle », l’exposition invite le public à en faire l’expérience.  Avec ses univers, l’artiste sculptrice céramiste et plasticienne célèbre la matière de la terre. Elle met en exergue les subtiles variations d’interférences entre l’équilibre et le déséquilibre qui est le fil conducteur de l’ensemble de son travail. Dans une esthétique raffinée, au savoir-faire maitrisé où la matière donne vie à la couleur avec exubérance, le visiteur est convié à méditer sur la perception, à travers un ressenti profond qui s’exerce aussi bien physiquement que de manière inconsciente. 

L’artiste a choisi de nous présenter trois de ses univers, les « Culbutos » et les « Culbutos Serendipity », aux lignes et formes épurées, qui oscillent, se balancent, hésitent avant de trouver un point d‘ancrage. À travers ces sculptures, l’artiste évoque la stabilité et l’instabilité, la force et la fragilité, pour mieux mettre en lumière la dualité inhérente à nos blessures, comme à nos renaissances. Ces œuvres sont également selon l’artiste « allégoriques, en tant que représentation graphique symbolique de notre potentiel de résilience. »

L’univers des « Noli me tangere » permet, lui, d’amorcer un dialogue sur la biodiversité et notre relation à la nature. Il cristallise l’indicible beauté tout à la fois onirique et forte de notre planète. Beauté qui dissimule cependant d’impalpables plaies et fêlures. Des entrailles de ces sculptures s’échappent quelquefois d’infimes vibrations et oscillations. Telle une mélodie silencieuse, presque intérieure, elles s’apparentent à d’imperceptibles respirations : l’œuvre de faïence ou de grès semble alors prendre vie. Témoignant de la fertilité, mais aussi de la vulnérabilité de notre terre et ses océans, elle propose finalement de nous narrer une histoire. Sans doute celle où la nature retrouve ses droits et l’équilibre de l’ensemble de ses écosystèmes.

Parmi les œuvres présentées, le spectateur découvre également, une quinzaine de photographies issue d’une réalisation artistique « Sculpture dans l’espace & mise en abyme », que l’artiste présente pour la première fois au public.

Bien des artistes, Rodin principalement, mais également Brancusi, Bourdelle, Giacometti, Louise Bourgeois jusqu’à Didier Vermeiren et Richard Wentworth se posent la question du support de l’œuvre. Par nature, la sculpture a besoin d’un support, le socle a une fonction première qui est de servir d’intermédiaire entre l’objet et le sol et par là même de le mettre en valeur. À quelle hauteur doit être placée une sculpture, quel support, quel matériau ?  Autant d’interrogations qui se posent lors des installations de l’artiste.

Le socle est un élément étranger qui a pour effet de rendre autonome la sculpture, de la situer dans l’espace et la mettre en valeur tandis que la base est partie intégrante de celle-ci. Une fois constitués en ensemble, socle et sculpture possèdent leur propre échelle, génèrent leur espace et peuvent donc se déplacer.

L’intention de l’artiste auteur est ici, de renverser l’approche traditionnelle : « ce meuble fonctionnel, banal entre tous, tend à devenir un des éléments principaux de l’œuvre d’art. Le socle, ici, est un modèle vivant dont les formes et les mouvements répondent à ceux de la sculpture qui lui est destinée. Il devient indissociable de celle-ci. Il peut ainsi contribuer à en développer le sens jusqu’à devenir lui-même une partie de l’œuvre. ».

Au-delà de cette première réflexion sur le support et la mise en espace de l’œuvre, l’artiste nous confie qu’il lui a semblé intéressant d’aller plus loin dans sa démarche artistique et d’y intégrer ses explorations sur la mise en abyme qui la fascine. Elle précise : « Celle-ci ne se résume pas toujours au simple “l’œuvre dans l’œuvre“, mais peut aussi offrir divers métissages dont la configuration peut vite gagner en complexité. Avec ce travail photographique, j’explore la mise en abyme « infinie » quand le fragment emboîté entretient avec l’œuvre qui l’inclut un rapport de similitude et enchâsse lui-même un fragment, et ainsi de suite ».

Cette immersion dans l’ensemble des œuvres de Florence Lemiegre témoigne de la variété de la création contemporaine et de la formidable vitalité de la sculpture céramique.

Un peu d’histoire :

L’ancien moulin du Blanc, construit au XVe siècle, est situé sur la rive gauche de la Creuse. A l’époque gallo-romaine, un gué aboutissant sur le site du moulin permettait le passage de la voie romaine se dirigeant vers Poitiers. A côté du moulin, la haute cheminée de brique et le bâtiment qu’elle surmonte (filature de lin) sont les témoins d’un passé industriel qui a fait du Blanc, de 1840 à 1860, la 2ème ville industrielle du département. Au début du XIXe siècle, le moulin est reconstruit et transformé en moulin à blutoir, puis une filature de lin est construite en 1836, qui utilise la force hydraulique. Cette filature disparaît en 1860, ruinée par l’arrivée massive du coton. Elle est remplacée un temps par une papeterie à chiffons et à paille, puis une fabrique d’allumettes. En 1876, le moulin moud à nouveau du blé. En 1920, la municipalité fait installer une turbine pour la production d’énergie électrique.

Aujourd’hui, le moulin de la Filature situé dans la ville haute du Blanc, a été restauré et propose une programmation internationale d’artistes.

Exposition « Vibration Plurielle » placée sous la direction du commissaire d’exposition Pascal Szkolnik.

Moulin de la filature
Rue du Moulin, 36300 Le Blanc

Horaires
mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h
Entrée gratuite