JOURNÉES EUROPÉENNES DES MÉTIERS D’ART 2023 – 17ème ÉDITION – Galerie des créateurs – Touques – Normandie – France
• 27 mars au 2 avril 2023
L’Institut National des Métiers d’Art (INMA) et ses partenaires vous donnent rendez-vous pour cette 17e édition des Journées Européennes des métiers d’art, sur le thème « Sublimer le quotidien ».
Elles sont désormais, la plus grande manifestation internationale dédiée aux métiers d’art et aux métiers du patrimoine vivant.
Comme chaque année, la galerie des Créateurs à Touques dédiée à la création contemporaine et aux métiers d’art, participe à cet évènement et nous offre avec son exposition « LA MAGIE DU RAKU » du 3 mars au 23 avril 2023, une immersion dans les univers singuliers de 9 artistes et artisans d’art français à la maitrise et au savoir-faire unique de la technique du raku et du raku nu.
Trente sculptures céramique, en raku contemporain, de Florence Lemiegre sont à découvrir dans le petit salon de la galerie.
Petite histoire
L’INMA a créé les Journées des Métiers d’art en 2002 pour offrir au grand public un rendez-vous unique avec les artisans d’art présents autour de chez eux, dont les ateliers sont souvent méconnus. Pour le printemps européen des métiers d’art, les artisans d’art ouvrent donc les portes de leurs ateliers dans toute la France et en Europe. Les galeries et différents évènements artistiques et artisanaux y participent également.
Devenues Journées Européennes des Métiers d’Art en 2012, l’événement est aujourd’hui organisé dans une vingtaine de pays européens.
198 métiers et 83 spécialités répartis en 16 domaines de compétences composent cet univers situé à la croisée de la culture, de l’économie, du patrimoine et de la création.
Les Journées Européennes des Métiers d’Art reçoivent le soutien du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de France, du ministère de la Culture et du ministère de l’Éducation Nationale ainsi que de CMA France.
À la découverte de la technique du raku contemporain :
Le raku du japonais raku-yaki 楽焼 qui signifie, le bonheur dans le hasard, est une technique de cuisson et d’émaillage sur biscuit à basse température. Elle prend ses origines en Corée et sera développée et institutionnalisée au Japon dès le XVIe siècle. Cette technique fut utilisée auparavant lors de la cérémonie du thé où le rituel était étroitement lié à la philosophie Zen. En effet, on émaillait et on cuisait son bol avant de boire son thé, un rite particulier.
La technique du Raku s’articule essentiellement autour de son procédé de cuisson. La terre, l’air, le feu et l’eau s’expriment simultanément sous les contraintes de fabrication à travers le procédé de cette cuisson. Ces paramètres naturels entrant en scène sur les créations confèrent des résultats variant à l’infini et signent un objet unique.
Cette technique de cuisson rapide oblige les pièces en terre à résister à de forts écarts de température, car extraits du four incandescentes. Elles peuvent être enfumées, trempées dans l’eau, brûlées ou laissées à l’air libre. Le « biscuitage » des œuvres s’opère entre 800 et 850°C, quant à la cuisson de l’émail, elle se situe entre 820 et 980°C, sur une courte durée de 1 à 2 heures. Les pièces façonnées par le choc thermique engendré par des variations de températures imprévues, selon les conditions météorologiques, passent ainsi de 900°C à 20°C et sont recouvertes immédiatement de combustible comme la sciure de bois puis enfermées dans un récipient étanche : c’est pendant cette étape d’enfumage qu’apparaissent les craquelures et les noirs « carbone » uniques de cette céramique.
L’histoire nous enseigne que la féodalité de l’époque Sengoku au XVIe siècle a vu s’épanouir cette technique. La rencontre entre le potier japonais Chōjirō et le maître de thé no Sen Rikyū est à l’origine de l’invention dédiée à la fabrication des bols pour le thé. La technique s’est ensuite transmise au sein de la Famille Raku de génération en génération pendant près de 450 ans. La cérémonie du thé (chanoyu) s’apparente au courant zen bouddhique dont sont notamment issus des critères esthétiques de simplicité (kanso), d’irrégularité (funkinsei) et de naturel (shizen). Des concepts que l’on pourra retrouver dans les références contemporaines de simplicité du wabi-sabi, qui valorisent un retour à la nature originelle.
Aujourd’hui, le raku occidental s’établit comme une adaptation des techniques asiatiques traditionnelles à l’art contemporain. Les versions occidentales développées à travers les effets accidentels procurés par enfumage n’ont jamais été appliquées au Japon. L’implication artistes, artisans d’art et potiers dans le raku fait souvent écho à sa philosophie, à ses racines et à son sens culturel.
Journées Européennes des Métiers d’Art – 17ème édition
Exposition « La magie du raku »
Place St Pierre
Parvis de l’Église St Pierre 14800 Touques
Ouvert jeudi et vendredi : 15h-18h30
Samedi, dimanche, jours fériés : 11h-13h/15h-18h30