Les Noli me tangere
« Ne me touche pas »
Avec ce travail, Florence Lemiegre explore les blessures au cœur de la chair de notre planète et dénonce de façon symbolique le déclin de la santé océanique. Lorsque Mer et terre d’argile trouvent des correspondances et gardent les empreintes de traumatismes et d’agressions subies.
Au travers de drapés enlacés et prisonniers, de formes végétales et organiques pareils à des coraux, de lamelles imbriquées, de dentelles ciselées, elle contraint la matière, la pousse dans des extrêmes. Elle lui impose des chemins « contre nature ».
Avec l’extrême finesse de ses feuilles de terre, ses nombreuses cavités où règne le vide, ses chemins entrelacés, la pièce manque de se fissurer, de se briser ou de sécher trop vite à toutes les étapes de sa création. Dans cette sorte d’état traumatique, la terre va, peu à peu, accepter les changements inévitables, transitoires ou non qu’elle lui impose. Le processus dynamique est en route et la sculpture prend vie. L’œuvre semble avoir trouvé son propre équilibre et se révèle aérienne et légère.
Elle tente de donner à voir des fêlures et des plaies imperceptibles et impalpables. Il en découle souvent une mystérieuse beauté indicible, fragile et violente à la fois.
Et plus littéralement, l’interprétation « ne me touche pas » est parfaite pour ceux qui seraient tentés d’y aller regarder, voir toucher d’un peu trop près. Une autre façon de dire « attention fragile » dans tous les sens du terme.
Extrait de « Rêver la terre autrement ». Réflexions et recherches de l’artiste sur son travail. © 2017 florence lemiegre. Copyright © florence lemiegre et ne peut être téléchargé, copié ou utilisé de toute manière, sans consentement écrit préalable.